Joe Biden veut conclure la « guerre sans fin » d’Afghanistan
Le président des Etats-Unis doit confirmer mercredi l’annonce d’un départ
des troupes américaines du pays, vingt ans après les attentats du 11-Septembre.
Par Gilles Paris(Washington, correspondant) et Jacques Follorou
Publié aujourd’hui à 01h03, mis à jour à 10h02 le 14 avril 2021
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Lors d’une
visite de l’ancien président américain, Donald Trump, aux troupes de la
base de Bagram en Afghanistan, en novembre 2019. ALEX
BRANDON / AP
La plus longue guerre de l’histoire des Etats-Unis, en Afghanistan,
s’achèvera le 11 septembre, vingt ans après les attentats qui l’avaient
déclenchée. Le président Joe Biden devait le confirmer, mercredi
14 avril, au lendemain de l’annonce
faite par un haut responsable de son administration. Ce jour-là, la
quasi-totalité des forces américaines aura été retirée de ce théâtre
d’opération. Il ne restera plus sur place qu’un contingent consacré à la
sécurité de l’ambassade des Etats-Unis à Kaboul.
Joe Biden avait hérité à son arrivée à la Maison Blanche d’un engagement de
son prédécesseur, Donald Trump, pour un retrait sous condition, au 1er mai,
conformément à un premier accord historique avec les insurgés talibans conclu
le 29 février 2020 à Doha, au Qatar. Le démocrate s’est donné le
temps d’examiner la situation avant de trancher à propos du sort des
3 000 soldats encore déployés dans le pays.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’accord historique entre
Américains et talibans ouvre un nouveau chapitre à l’issue incertaine
Un rapport des agences de renseignement américaines, publié mardi, a
confirmé le peu d’options pour mettre un terme à une intervention qui s’achève
sur un échec, en dépit de l’accent mis par la Maison Blanche, le même jour, sur
la disparition de la menace terroriste présente en 2001 sur le territoire
afghan. Ce rapport se montre pessimiste à propos de l’éventualité d’un accord
politique entre les insurgés et le gouvernement en place à Kaboul, tout comme
sur la capacité de ce dernier à leur résister militairement.
Selon cette analyse, les Etats-Unis n’ont donc rien à gagner à jouer les
prolongations, ce qu’avait suggéré au contraire un rapport indépendant de
l’ancien chef d’état-major de l’armée américaine, Joseph Dunford. Ce
dernier avait plaidé en février pour un maintien prolongé « afin
de donner au processus de paix suffisamment de temps pour aboutir à un résultat
acceptable ».
Défiance de Biden envers l’engagement en
Afghanistan
Comme l’a martelé la Maison Blanche mardi pour justifier le départ sans
conditions fixé au 11 septembre, « nous sommes
en 2021, pas en 2001 ». « Nous devons continuer
à travailler sans relâche pour empêcher l’Afghanistan de redevenir une base à
partir de laquelle les terroristes peuvent attaquer les Etats-Unis, en
coordination avec nos partenaires afghans et avec d’autres alliés », « en
conservant des moyens importants dans la région pour contrer la réémergence
potentielle de la menace terroriste » en Afghanistan, « et
pour obliger les talibans à respecter leur engagement » de
s’opposer à la reconstitution d’un sanctuaire terroriste dans ce pays, a-t-elle
indiqué.
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