Turquie - Décision de la Turquie de quitter la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à égard des femmes et la violence domestique (Convention d'Istanbul) - Réponse de M. Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères chargé du commerce extérieur et de l'attractivité, à une question d'actualité, au Sénat (Paris, 24/03/2021)
Merci beaucoup, Monsieur le Président, Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs, Madame la Sénatrice,
Comme l'ont indiqué Jean-Yves Le Drian, Elisabeth Moreno, et Clément Beaune, samedi dernier, avec beaucoup de force, et les ministres des affaires étrangères de l'Union, au Conseil des Affaires étrangères de lundi, nous déplorons la décision des autorités turques de se retirer de la Convention du Conseil de l'Europe dite d'Istanbul luttant contre les violences faites aux femmes.
Comme vous l'avez dit avec beaucoup de justesse, Madame la Sénatrice, ce retrait va affecter tout particulièrement, et en tout premier lieu, les femmes turques auxquelles la France a exprimé toute sa solidarité. À un moment, vous l'avez rappelé, où la Turquie constate un grand nombre de féminicides, en forte augmentation. Cette décision est d'autant plus regrettable que la Convention d'Istanbul représente l'instrument international le plus abouti en matière de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, et plus largement, contre les violences faites aux femmes.
La France rappelle, à ce titre, qu'elle continuera de promouvoir et d'encourager l'universalisation de la Convention d'Istanbul. La lutte contre toutes les formes de violences sexistes et sexuelles demeure au coeur de nos priorités de politique étrangère. En outre, cette décision marque de nouveau une régression en matière de respect des droits de l'Homme en Turquie, qui est d'autant plus symbolique que la Turquie avait été le premier pays à ratifier cette convention, en 2011.
D'une façon générale, nous restons très vigilants sur la situation des droits de l'Homme et du système judiciaire en Turquie. Les autorités turques ne peuvent pas dire vouloir se rapprocher de l'Union européenne, et en même temps, s'en éloigner sur le plan de l'Etat de droit et du respect des libertés fondamentales ; à n'en pas douter, ce sujet sera évoqué, demain ou après-demain, en Conseil européen./.
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