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Un hôtel, une salle de séminaire, un restaurant, un terrain de football, une aire de paintball, des espaces de jeux pour les enfants et plus d’une trentaine de paillotes où se retrouver pour un moment chaleureux en famille, à partager des grillades, avec une vue plongeante sur la Galilée. Sur la colline du village de Maroun al-Ras, les Libanais pouvaient profiter depuis une quinzaine d’années de ce lieu de villégiature atypique. Son nom ? "Le Jardin d’Iran".

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Il ne doit rien au hasard : son propriétaire n’est autre que le Hezbollah. La milice chiite a fait sortir de terre, grâce aux millions de dollars fournis par la République islamique, ce centre à sa gloire et à celle de son parrain. On pouvait également y visiter une réplique du Dôme du Rocher de Jérusalem, mais ornée du monogramme emblématique du drapeau iranien. Plusieurs officiels venus de Téhéran s’y sont rendus depuis son inauguration en 2010 par l’ex-président Mahmoud Ahmadinejad avec ces mots : "Le monde doit savoir que les sionistes vont disparaître".

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C’est sur les ruines d’une des paillotes que des soldats israéliens ont planté leur drapeau, le 8 octobre, une semaine après le lancement d’une opération terrestre d’ampleur au sud du Liban contre le Hezbollah, baptisée "Flèche du Nord". Le monument rendant hommage à l’ancien chef des pasdarans iraniens, Qassem Souleimani (tué dans une frappe américaine en 2020), a été détruit, tandis que des bulldozers ont rasé les installations du "Jardin d’Iran".

A quelques centaines de mètres d’Israël, Maroun al-Ras est tout autant un symbole politique qu’une position stratégique. Située sur un promontoire, la localité a été l’une des premières à être ciblée par l’opération terrestre, il y a dix-huit ans, des forces israéliennes. Mais également la dernière qu’elles ont évacuée, au bout d’une trentaine de jours, sans jamais être parvenues à en prendre totalement le contrôle. Elles y ont même perdu plusieurs soldats, surpris par le degré de préparation