Friday, September 20, 2024

France - Grèce - Conférence de presse conjointe de M. Stéphane Séjourné, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, avec M. Giorgos Gerapetritis, ministre des affaires étrangères de la Grèce - Propos de M. Stéphane Séjourné (Athènes, 16/09/2024)

 Grèce - Conférence de presse conjointe de M. Stéphane Séjourné, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, avec M. Giorgos Gerapetritis, ministre des affaires étrangères de la Grèce - Propos de M. Stéphane Séjourné (Athènes, 16/09/2024)


Merci beaucoup monsieur le Ministre, cher Giorgios,

Merci de vos mots, de vos messages de félicitation. J'en profite, si vous me le permettez, pour remercier à mon tour le Président de la République et le Premier ministre pour la confiance qu'ils m'ont donnée. J'aurai également des discussions avec la présidente de la Commission dans les prochains jours et les prochaines semaines, pour qu'on s'organise, mais ce n'était pas l'objet principal évidement de cette visite. Je me réjouis d'être à vos côtés à Athènes.

Vous avez commencé par-là, alors permettez-moi de commencer également par-là : nous avons clôturé des Jeux olympiques et paralympiques inoubliables. Un défi sécuritaire et organisationnel auquel la Grèce a contribué, puisque vous avez pris votre part dans la sécurité de ces Jeux en déployant une dizaine de policiers grecs en France, dès le mois de juillet. Vous avez participé à organiser cette cérémonie extraordinaire, l'allumage de la flamme olympique. C'est l'illustration de la collaboration entre nos deux pays et des liens qui unissent nos deux peuples.

Pour tout cela, Monsieur le Ministre, je souhaite vous remercier très sincèrement, et profiter également pour féliciter les Grecs pour leurs performances sportives et l'ensemble des athlètes qui ont été médaillés, de votre part. Bravo à eux !

Monsieur le Ministre, cette année 2024, c'est aussi le 3ème anniversaire de notre Partenariat stratégique, conclu en septembre 2021 entre les ministres des affaires étrangères et de la défense de nos deux pays.

Ce partenariat stratégique compte beaucoup pour la France. Il marque notre solidarité et notre confiance mutuelles, dans tous les domaines. Et si je devais peut-être retenir un des domaines privilégiés, je dirais que la coopération militaire a beaucoup évolué, entre autres. Les appareils de combat Rafale et les frégates Belharra que nous fournissons à la Grèce sont une illustration très forte de cette coopération et du chemin que nous avons parcouru dans la coopération militaire.

Solidarité, confiance et proximité. Nos deux pays sont aussi résolument engagés en faveur de la stabilité, de la sécurité et de la paix, dans le cadre de l'engagement militaire au sein de l'Union européenne également, comme au sein de l'OTAN. Ensemble, nos deux pays contribuent à la défense européenne et à la sécurité euro-atlantique, et je souhaite que nous puissions poursuivre cette ambition commune pour renforcer l'Europe de la défense et l'autonomie stratégique dans les mois à venir, peut-être avec d'autres casquettes, comme vous l'avez évoqué. Il y a en tous cas de la part de la France toujours la même volonté.

Ensemble, nous coopérons aussi en matière de protection civile. Nous l'avons fait très récemment, cet été, lors des drames et des incendies qui ont touché l'Attique en août dernier. Nous avons tenu à envoyer dès que possible des renforts : 180 pompiers, 55 véhicules et un hélicoptère bombardier d'eau pour épauler les services d'urgence dans le cadre de notre contribution au mécanisme européen de sécurité.

Devant vous, j'exprime également au nom de la France toute notre solidarité aux autorités grecques, au peuple grec, à toutes les personnes qui ont souffert des conséquences de ces incendies terribles. Nous avons le devoir de ne pas oublier, et nous n'oublierons pas que vous avez fait de même pour nous, l'aide que vous avez pu apporter lors des incendies dans le sud-ouest de la France, pendant l'été 2022.

Ces événements dramatiques montrent également que nos deux pays savent s'épauler dans les moments compliqués.

L'actualité encore malheureuse de ce matin le montre encore, avec des inondations désastreuses en Europe. Les dégâts causés par la tempête Boris sont considérables. J'adresse également mes pensées et notre pleine solidarité aux familles des victimes et des personnes disparues. La France se tient prête, bien sûr, à bâtir des coopérations et à apporter son soutien, notamment dans le cadre du mécanisme de protection civile de l'Union européenne que je viens d'évoquer.

Le déclenchement de ces phénomènes climatiques, et je crois que nous partageons également ce constat entre nos deux pays, pose avec gravité la question de notre action en matière de lutte contre le réchauffement climatique. C'est un sujet sur lequel nous devons faire plus, nous devons faire mieux, nous devons faire en coopération, selon un certain nombre d'échéances - et mon ministère en France est en charge des négociations climatiques. Il y aura des événements probablement encore l'année prochaine et l'année d'après, mais aussi des enjeux soulevés dans des grands sommets internationaux, sur lesquels nous devons avoir des réponses.

Monsieur le Ministre, cher Giorgios, si je suis à Athènes aujourd'hui, c'est justement pour approfondir notre concertation sur ces grands enjeux européens, sur celui de la lutte contre le changement climatique certes, et puis sur tous les autres sujets que nous avons pu évoquer lors de notre bilatérale, avec nos délégations.

Les échanges avec vous ont montré une grande convergence, notamment sur les sujets européens, la mise en oeuvre des priorités de l'Agenda stratégique.

Tout faire à cet égard pour accélérer la mise en oeuvre du Pacte européen sur la migration et l'asile. Nous avons un enjeu aujourd'hui de montrer que l'Europe et les textes qui sont votés en Europe sont une solution et qu'en exécution, nous puissions les appliquer le plus rapidement possible. Montrer l'efficacité également de la démarche européenne. C'est notre conviction, je sais que c'est également la vôtre. Et puis éviter des parallèles et des traitements différents au sein de l'Union européenne dans la question migratoire.

En matière de compétitivité et d'autonomie stratégique, pour éviter le décrochage de l'Union européenne, cela veut notamment dire réduire nos dépendances dans des secteurs clés, comme les matières premières critiques, le numérique ou les nouvelles énergies. Bref, de nombreux défis dans les prochaines années, mais le changement d'échelle en matière de défense, d'énergie et d'industrie est primordial.

Dans quelques semaines, la Grèce verra ses responsabilités au sein du système multilatéral international renforcées. Toutes mes félicitations, cher Giorgios, pour votre brillante élection pour un mandat de deux ans au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. C'est une enceinte majeure pour continuer à défendre un ordre international fondé sur des règles ; construire une paix juste et durable fondée sur le droit international et sur la Charte des Nations unies ; avancer ensemble vers la résolution de crises majeures, je pense notamment au Proche-Orient, à l'Ukraine ou encore aux crises africaines.

Nous avons un enjeu collectif de montrer que ces organisations internationales ont encore un sens et sont capables de produire de la règle internationale. Et trop souvent elles sont prises en étau et neutralisées par un certain nombre de pays. Ces deux ans doivent être aussi l'objet d'une coopération entre nos deux pays pour réorganiser la gouvernance mondiale, réfléchir à la manière d'éviter que les pays du Sud s'éloignent d'un certain nombre de pays occidentaux, reconstruire des liens de confiance entre ces Etats ; et reproduire du droit international et de la régulation internationale au sein de ces organisations ; sinon, dans quelques années, ces organisations seront remises en cause. Et votre intérêt, en tout cas pour les Nations unies, pour le Conseil de sécurité, pour cette coopération est importante pour nous et pour la coordination que nous mettons en oeuvre.

Je sais, en tout cas, que la coopération entre la France et la Grèce sera fructueuse. Je pense aussi à l'agenda climat et sécurité, à la promotion de l'agenda "Femmes, Paix et Sécurité", la protection des enfants dans les conflits armés ou encore la sûreté maritime, dossier particulièrement sensible comme le montre la situation en mer Rouge que nous avons évoquée avec le Ministre.

Voilà, Monsieur le Ministre, je ne serai pas plus long, je l'ai déjà été, mais j'aimerais vous remercier de votre accueil chaleureux. Ensemble nous ferons entendre notre voix. La coopération franco-grecque est pour nous essentielle et je compte sur vous, puisqu'elle a déjà démarré, pour pouvoir l'entretenir. Cet exercice, je pense, est très utile pour nos deux pays et nos deux peuples.

Merci beaucoup./.

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