Union européenne - Intervention de M. Charles Michel, Président du Conseil européen, lors du Sommet sur la sécurité alimentaire mondiale (New York, 20/09/2022)

 Union européenne - Intervention de M. Charles Michel, Président du Conseil européen, lors du Sommet sur la sécurité alimentaire mondiale (New York, 20/09/2022)

=Seul le prononcé fait foi=

Je vous souhaite la bienvenue aujourd'hui au Sommet sur la sécurité alimentaire mondiale.

Je remercie tout particulièrement mes collègues qui sont avec moi aujourd'hui : Macky Sall, le Président du Sénégal et Président de l'Union africaine, le Premier ministre Pedro Sánchez, le Président du gouvernement espagnol et le secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Antony Blinken. Nous coprésiderons ensemble cet événement. Permettez-moi de vous remercier pour votre participation à cette réunion importante.

Aujourd'hui, la sécurité alimentaire est un défi majeur à l'échelle mondiale. La crise alimentaire mondiale actuelle est exacerbée par la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine. Elle touche tous les pays, et nous devons adapter notre réponse aux besoins locaux.

Plus de 200 millions de personnes dans le monde ont un besoin urgent de nourriture, et plus encore risquent de mourir de faim. C'est inacceptable. Ce n'est pas tenable. La famine menace de nombreuses régions du monde, et le moment est venu pour nous tous de traduire nos engagements politiques en actions concrètes.

Cette crise va bien au-delà de l'alimentation. En effet, nous sommes confrontés à une crise du coût de la vie, une crise causée par la véritable tempête créée par les défis liés aux denrées alimentaires, à l'énergie et à l'économique.

Ensemble, nous représentons les différentes régions du monde, et nous devons tirer parti de l'impulsion de chaque initiative : l'Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire, la feuille de route de l'appel à l'action, l'initiative FARM ou la Facilité africaine de production alimentaire d'urgence, etc.

Nous sommes ici ensemble pour trouver des solutions collectivement, avec l'Afrique et le reste du monde. Une coordination accrue et davantage de fonds sont nécessaires, et nous intensifions nos efforts au sein de l'Union européenne. Avec nos Etats membres, nous avons présenté une réponse globale à l'échelle mondiale en matière de sécurité alimentaire de presque huit milliards d'euros jusqu'en 2024 afin de fournir une aide humanitaire ainsi que des solutions à court et à long terme, en particulier aux pays qui en ont le plus besoin, notamment en Afrique.

Et une de nos principales priorités a été de faire sortir les céréales d'Ukraine. Nos corridors de solidarité UE-Ukraine ont permis de transporter plus de 10 millions de tonnes de produits alimentaires, et l'initiative céréalière de la mer Noire, menée sous l'égide des Nations unies, fait réellement la différence. Elle apporte des denrées alimentaires aux pays qui en ont le plus besoin et contribue à stabiliser les marchés. Et, contrairement à ce qu'affirme la désinformation russe, ces denrées alimentaires parviennent en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie.

Une autre priorité consiste à remédier à la pénurie d'engrais. Nous devons développer les capacités de production, en particulier en Afrique.

Ce que nous avons fait avec les capacités de production des vaccins peut, à mon avis, être une source d'inspiration. J'ai lancé cette idée lors de notre réunion du G7 en Allemagne, à laquelle ont participé Macky Sall et Cyril Ramaphosa. Aucun d'entre nous ne peut faire cela seul. Nous savons que les Etats-Unis ont également lancé le Global Fertiliser Challenge. Nous devons mobiliser d'autres acteurs : donateurs, gouvernements, banques et entreprises privées. Nous devons veiller à ce que toutes nos initiatives à l'échelle mondiale soient bien coordonnées et adaptées aux besoins des plus vulnérables.

La guerre menée par la Russie contre le peuple ukrainien est un test, elle met à l'épreuve notre ordre international fondé sur des règles. Et nous sommes ici cet après-midi pour mobiliser les forces qui croient en une coopération à l'échelle mondiale pour faire du monde un endroit meilleur et plus sûr.

Nous faisons confiance aux Nations unies, qui jouent un rôle central pour la coordination de la réponse internationale à cette crise. Je suis convaincu que ce n'est qu'ensemble que nous ferons des progrès. Je suis convaincu que ce n'est qu'ensemble que nous obtiendrons des résultats. Je vous remercie./.

(Source : site Internet du Conseil de l'Union européenne)