INTERNATIONAL ELECTIONS EN ITALIE
Elections en Italie : une victoire historique pour Giorgia Meloni et l’extrême droite
L’alliance des droites dirigée par le parti postfasciste Fratelli d’Italia obtient, avec plus de 44 % des suffrages, une majorité claire et nette, tant à la Chambre des députés qu’au Sénat.
Par Jérôme Gautheret(Rome, envoyé spécial)
Publié aujourd’hui à 07h00, mis à jour à 09h17
Temps deLecture 5 min.
Giorgia Meloni après avoir prononcé un discours au siège de campagne de son parti à Rome, dans la nuit du 26 septembre 2022.
Giorgia Meloni après avoir prononcé un discours au siège de campagne de son parti à Rome, dans la nuit du 26 septembre 2022. GREGORIO BORGIA / AP
Les journalistes étaient beaucoup plus nombreux que les militants pour attendre Giorgia Meloni, dans les salons de l’hôtel romain qu’elle avait choisi pour quartier général au soir des élections législatives du dimanche 25 septembre. Et c’est en pleine nuit, à 2 heures et demie du matin, que la dirigeante du parti Fratelli d’Italia (postfasciste) est apparue tout sourire derrière le pupitre, sur les notes du tube de l’été 1975, Ma il cielo e sempre piu blu, de Rino Gaetano, qui l’ont accompagnée durant toute sa campagne électorale.
La chanson ne ment pas : le bleu, c’est la couleur traditionnelle de l’alliance des droites, depuis sa naissance, en 1994. Et incontestablement, l’Italie, au sortir de ce vote, est beaucoup plus bleue qu’avant. Avec plus de 26 % des voix, Fratelli d’Italia a remporté le succès éclatant que lui promettaient depuis plusieurs mois les sondages, et l’alliance des droites à laquelle elle appartient obtient, avec plus de 44 % des suffrages, une majorité claire et nette, tant à la Chambre des députés qu’au Sénat. Pourtant, c’est sans triomphalisme et sur un ton inhabituellement grave et mesuré que Giorgia Meloni a pris la parole pour annoncer qu’elle revendiquait « un gouvernement dirigé par Fratelli d’Italia » pour la prochaine législature.
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Après avoir dénoncé la campagne « violente » et « agressive » que son parti aurait, selon elle, subie, Giorgia Meloni en a appelé au « respect réciproque », avant de lancer à ses partisans qu’il s’agira, dès demain, « de montrer notre valeur » et que le défi serait à l’avenir d’« unir les Italiens ». Une référence légèrement cryptique aux origines troubles de son mouvement, héritier de la complexe histoire du fascisme d’après-guerre (« Je dédie cette victoire à toutes les personnes qui ne sont plus là et qui méritaient de vivre cette nuit »), une citation de saint François d’Assise pour clore son allocution de moins de dix minutes, et la grande triomphatrice de la soirée était déjà repartie, promettant à son auditoire la suite pour le lendemain.
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Consolider l’alliance des droites
Si elle joue les premiers rôles sur la scène nationale pour la première fois, Giorgia Meloni, à 45 ans, est déjà une parlementaire chevronnée. Elle qui est élue à la Chambre des députés sans discontinuer depuis 2006 – et commence donc son sixième mandat – n’ignore pas qu’après la victoire les vraies difficultés commencent. Certes, fort de plus d’un quart des suffrages, Fratelli d’Italia sera le premier groupe de la prochaine législature, mais cela ne signifie pas pour autant que le pouvoir lui tombera dans les bras, comme un fruit mûr.
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