Nations unies - Soudan - Intervention de M. Jay Dharmadhikari, représentant permanent adjoint de la France auprès des Nations unies, au Conseil de sécurité (New York, 12/11/2024)
Monsieur le Président,
Je souhaite tout d'abord remercier la Secrétaire générale adjointe, Mme Rosemary DiCarlo, et M. Ramesh Rajasingham du BCAH pour leurs interventions. J'élargis ces remerciements à Mme Ahmadi pour son plaidoyer vibrant.
La France est très préoccupée par la hausse des violences sur l'ensemble du territoire soudanais. Elle condamne les attaques menées par les Forces de soutien rapide contre des civils dans la Gezirah ces dernières semaines, comme elle condamne toutes les attaques contre des cibles civiles. Nous sommes préoccupés par l'escalade de la violence dans le Darfour, à Khartoum et dans la région de Sennar, liée à l'acharnement des Forces de soutien rapide, des Forces armées soudanaises et de leurs milices alliées à poursuivre les combats. Je rappelle le renouvellement à l'unanimité de l'embargo sur les armes au Darfour en septembre dernier et je salue, comme mes autres collègues, la récente mise sous sanctions de deux généraux des Forces de soutien rapide par le Conseil de sécurité.
La France appelle les belligérants à la lucidité et à la raison : il n'y a aucune victoire militaire possible dans ce conflit. Il est urgent de conclure un cessez-le-feu et d'engager un processus politique inclusif, associant toutes les parties au conflit ainsi que l'ensemble de la société civile soudanaise, y compris les femmes et la jeunesse. Comme elle l'a fait à Paris en avril dernier, la France poursuivra ses efforts pour soutenir toutes les initiatives en ce sens.
Monsieur le Président,
Le 16 août dernier, les Forces armées soudanaises ont accepté de rouvrir le point de passage transfrontalier d'Adré. La France a salué cette décision, essentielle pour l'acheminement de l'aide humanitaire dans de nombreuses régions du Soudan. Nous appelons à présent les Forces armées soudanaises à renouveler cette décision, qui arrive à son terme cette semaine, et ce sans limite de temps.
La France appelle toutes les parties au conflit à permettre l'acheminement complet, sûr et sans entrave de l'aide humanitaire dans l'ensemble du Soudan, à travers les frontières et les lignes de front. Elle rappelle à ce titre la Déclaration de principes adoptée à l'occasion de la Conférence de Paris le 15 avril 2024 demandant aux parties au conflit et à tous les acteurs concernés de faciliter l'accès sans entrave aux populations civiles ayant besoin d'aide humanitaire.
Monsieur le Président,
Comme les interventions d'aujourd'hui l'ont rappelé, les civils soudanais subissent de plein fouet les conséquences de cette guerre. Dans son rapport du 18 octobre dernier, le Secrétaire Général a formulé des recommandations sur la question de la protection des civils, et notamment sur la mise en oeuvre des engagements pris par les parties en mai 2023 à Djeddah. Il est urgent que les parties honorent ces engagements et négocient des cessez-le-feu locaux dans les zones les plus affectées par la guerre, avec l'objectif de les étendre à l'ensemble du territoire. La France soutient la mise en place d'un mécanisme de surveillance et de vérification, en lien avec les acteurs internationaux et régionaux, chargé de surveiller ces cessez-le-feu et d'assurer le respect de la Déclaration de Djeddah.
La France appelle les parties à mettre en oeuvre ces engagements en lien avec l'Envoyé personnel du Secrétaire général, M. Ramtane Lamamra, ainsi qu'avec les acteurs régionaux, et en particulier l'Union africaine.
Enfin, je rappellerai que la solution à cette guerre ne pourra venir que des Soudanais eux-mêmes, dans toute leur diversité. La communauté internationale, et ce Conseil en particulier, doivent être prêts à agir rapidement pour soutenir toute initiative en faveur de la paix.
Je vous remercie./.
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