Monday, April 22, 2024

Nations unies - Débat ouvert Moyen-Orient - Intervention de Mme Nathalie Broadhurst, représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations unies, chargée d'affaires, au Conseil de sécurité (New York, 18/04/2024)

 Nations unies - Débat ouvert Moyen-Orient - Intervention de Mme Nathalie Broadhurst, représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations unies, chargée d'affaires, au Conseil de sécurité (New York, 18/04/2024)



Je vous remercie Monsieur le Président,

Je remercie le Secrétaire Général des Nations unies de son intervention et je salue la participation ce matin de nombreux ministres et hautes autorités présents parmi nous.

Monsieur le Président,

La région a connu un développement majeur dans la nuit du 13 au 14 avril, avec l'attaque sans précédent menée par l'Iran contre Israël. La France l'a condamnée avec la plus grande fermeté. Cette attaque constitue une menace majeure à la paix et la sécurité internationales et la stabilité et à la sécurité de la région. La France réitère sa solidarité avec le peuple israélien et rappelle son attachement à la sécurité d'Israël, de nos partenaires et à la stabilité régionale. Elle appelle les parties à faire preuve d'une retenue maximale, afin d'éviter toute escalade, dont les conséquences seraient néfastes pour l'ensemble de la région.

Cette attaque nous rappelle, s'il en était besoin, qu'il est urgent de résoudre les différentes crises au Moyen-Orient, pour enrayer une nouvelle montée des tensions. A Gaza, comme l'a dit le Président de la République, Emmanuel Macron, il est essentiel de conclure, sans plus de délai, un accord sur un cessez-le-feu qui garantisse la protection de tous les civils.

La France réaffirme la demande du Conseil de sécurité que toutes les entraves à la fourniture d'une aide humanitaire soient levées et qu'Israël ouvre et facilite l'utilisation de tous les points de passage pour l'acheminement de l'aide humanitaire, y compris dans le nord de la Bande de Gaza et par un couloir terrestre direct avec la Jordanie, ainsi que par la mer.

La France rappelle sa solidarité avec le peuple israélien et elle réitère sa condamnation des attaques terroristes et des violences sexuelles qui ont été commises par le Hamas et d'autres groupes terroristes le 7 octobre dernier. Elle exige comme ce Conseil la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.

Il est aussi essentiel que la colonisation, illégale en droit international, et le cycle de violence en Cisjordanie prennent fin. La France condamne avec la plus grande fermeté les actes de violence commis par des colons contre des civils palestiniens en Cisjordanie, ainsi que le meurtre d'un jeune Israélien. Ces attaques sont inacceptables. Les colons qui commettent des attaques à l'encontre de la population palestinienne doivent répondre de leurs actes. Ces violences sont la conséquence de la poursuite de la politique de colonisation, qui attise les tensions, et qui constitue une violation grave du droit international. Nous appelons les autorités israéliennes à assurer la protection de tous les civils conformément à leurs obligations au titre du droit international. La France, qui a déjà pris des mesures contre les colons violents, envisage de nouvelles mesures, en lien avec ses partenaires.

Monsieur le Président,

La France est par ailleurs vivement préoccupée par la poursuite des affrontements à la frontière entre le Liban et Israël. Il incombe à toutes les parties de faire preuve de la plus grande retenue afin de prévenir un embrasement régional dont le Liban ne se relèverait pas. Ces affrontements engagent également la sécurité de la FINUL, dont la capacité d'action et la sécurité doivent absolument être préservées. La France rappelle son attachement à la souveraineté du Liban et à la pleine mise en oeuvre par toutes les parties concernées de la résolution 1701 du Conseil de sécurité et elle poursuivra ses efforts en ce sens. C'est le sens de l'engagement du Président de la République, à travers ses contacts avec ses homologues régionaux et internationaux.

Au Yémen, les Houthis doivent aussi cesser leurs attaques en mer Rouge, qui constituent une inacceptable atteinte à la liberté de navigation et obstruent gravement le trafic maritime international. Nous réitérons notre condamnation dans les termes les plus forts de ces attaques et nous demandons la pleine application de la résolution 2722. Les Houthis doivent mettre un terme immédiatement à leurs actions déstabilisatrices et s'engager enfin dans le processus de paix, sous l'égide de l'Envoyé spécial des Nations unies.

En Syrie, seule une solution politique fondée sur la résolution 2254, votée à l'unanimité par ce Conseil, est à même d'offrir aux Syriens la paix durable dont ils ont besoin.

Face à la montée des tensions, la France est mobilisée en faveur d'une désescalade rapide et d'un règlement politique durable du conflit israélo-palestinien, en lien avec ses partenaires régionaux et internationaux. C'est dans ce contexte qu'elle a proposé au Conseil de sécurité un projet de résolution sur la situation au Proche-Orient, car la solution des deux Etats est la seule qui puisse permettre de construire une paix juste et durable dans la région. La France réaffirme son attachement à la sécurité d'Israël et à l'édification d'un Etat pour les Palestiniens. L'Autorité palestinienne a un rôle central à jouer dans ce processus, en Cisjordanie comme à Gaza.

Je vous remercie./.

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