Tuesday, February 28, 2023

Nations unies - Maintien de la paix et de la sécurité de l'Ukraine - Intervention de Mme Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, au Conseil de sécurité (New York, 24/02/2023)

 Nations unies - Maintien de la paix et de la sécurité de l'Ukraine - Intervention de Mme Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, au Conseil de sécurité (New York, 24/02/2023)

Monsieur le Président,

Je vous remercie d'avoir organisé cette réunion et je tiens à adresser un remerciement particulier au Secrétaire général ainsi qu'à Dmytro Kouleba pour leurs interventions.

Le 24 février 2022, la Russie déclenchait une guerre d'agression contre l'Ukraine, un pays dont elle occupait déjà depuis huit ans une partie du territoire. Elle l'a fait sans autre justification que son désir obsessionnel de faire revivre un passé pourtant condamné par l'Histoire et elle use, depuis, de la violence la plus extrême pour nier l'identité d'un pays et d'un peuple.

Cela fait aujourd'hui un an que la Russie sème la mort et la destruction, 365 longs jours, un an. Un an qu'elle viole de façon flagrante les principes fondamentaux de la Charte des Nations unies, alors même qu'elle est l'un des membres permanents du Conseil de sécurité.

Un an de souffrances inhumaines pour le peuple ukrainien, dont la résistance et le courage forcent l'admiration. Un an de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Un an d'exactions, d'exécutions, de bombardements contre les civiles, de tortures, de viols, d'enlèvements et de déportations d'enfants. Un an de violations systématiques des droits de l'Homme et du droit international humanitaire. Des crimes sur lesquels la Cour pénale internationale enquête, et pour lesquels elle établira le moment venu les responsabilités, celles des exécutants comme celle des commanditaires.

Un an et des millions de vies volées, détruites ou bouleversées.

Un an que la Russie viole de manière flagrante de nombreuses résolutions de ce Conseil. C'est par exemple le cas de la résolution 2231 sur l'Iran. A ce titre, nous réitérons aux Nations unies notre demande d'enquêter sur les transferts de drones par l'Iran à la Russie et les livraisons à ce pays par la Corée du Nord de missiles et de munitions.

Un an que la Russie manie une rhétorique nucléaire irresponsable de la part d'un Etat doté, et met par ailleurs en danger la sûreté des centrales ukrainiennes, qu'elle n'hésite pas à occuper pour appuyer son agression. Je tiens, de ce point de vue, à saluer les efforts de l'Agence internationale de l'énergie atomique et de son Directeur général pour assurer la sûreté et la sécurité de la centrale de Zaporijjia et des autres centrales nucléaires de l'Ukraine.

Un an que de nombreux pays sont contraints à faire face à une insécurité alimentaire croissante et à des tensions sur les prix de l'énergie, qui sont la conséquence directe de la guerre russe.

Monsieur le Président,

Nous sommes un an après.

Et les faits sont là : il y a un agresseur, la Russie, qui nie ses responsabilités ; et un agressé, l'Ukraine, qui se défend mais qui parle aussi de paix et a fait en ce sens une proposition respectueuse des principes de notre Charte commune et des valeurs de notre organisation, qui sont le fondement de notre sécurité collective.

C'est cette voie que l'Assemblée générale, hier, a demandé à nouveau de suivre, à une très large majorité de 141 Etats, comme elle l'avait fait ces derniers mois en condamnant l'agression russe et les annexions illégales. L'Ukraine exerce son droit à la légitime défense, un droit que lui reconnaît la Charte des Nations unies.

Voilà pourquoi, avec nos partenaires, nous continuerons à lui apporter le soutien dont elle a besoin, aussi longtemps qu'il le faudra. Parce qu'il n'y aura nulle part de paix et de stabilité si les agressions sont récompensées. Nulle part.

Monsieur le Président,

Un an après, l'agression russe doit cesser, les règles du droit international doivent enfin être respectées et l'Ukraine doit recouvrer sa souveraineté et son intégrité territoriale. La Cour internationale de justice l'avait exigé dès le 16 mars 2022. Nous demandons donc à la Russie de se montrer enfin digne des responsabilités qui sont les siennes en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, et de mettre un terme immédiat à sa guerre d'agression contre l'Ukraine.

Je vous remercie./.

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