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En Turquie : « Nous n’avons plus peur de dire haut et fort les choses qui nous sont devenues insupportables »
Plusieurs centaines de milliers de manifestants se sont encore rassemblés, samedi, à Istanbul. Quelques figures du parti islamo-conservateur au pouvoir dénoncent le virage répressif, alors que plus de 2 000 personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement.
Par Nicolas Bourcier (Istanbul, correspondant)
Publié aujourd’hui à 05h22, modifié à 11h46 (Le 31 Mars 2025)
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Özgur Özel, chef du Parti républicain du peuple, principale formation d’opposition, lors d’un rassemblement de soutien au maire d’Istanbul emprisonné, Ekrem Imamoglu, au parc de Maltepe, à Istanbul, le 29 mars 2025. KEMAL ASLAN/AFP
Douze jours après l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal opposant et bête noire du président Recep Tayyip Erdogan, à la tête de la Turquie depuis 2003, la mobilisation n’a pas faibli, bien au contraire.
A Istanbul, ils étaient plusieurs centaines de milliers à avoir transformé, samedi 29 mars, l’immense parc de Maltepe, situé en bord de mer, sur la rive asiatique de la mégalopole du Bosphore, en un fleuve rouge et blanc, les couleurs du drapeau turc. Un flux toujours grossissant, tout l’après-midi, d’hommes et de femmes, jeunes et moins jeunes, allant en direction de ce podium en plein air où Özgür Özel, le chef de file du Parti républicain du peuple (CHP), a harangué la foule pendant une heure et demie de sa voix chaude et rauque pour poursuivre « la marche vers le pouvoir » et « écrire enfin l’histoire ».
D’un ton ferme, il a annoncé sous les applaudissements que la mobilisation du jour avait réuni près de 2,2 millions personnes. Une démonstration de force pour l’opposition et qui, au-delà même de la querelle des chiffres, s’est déroulée dans un calme jamais atteint depuis le début des manifestations. Autorisé au dernier moment par le gouverneur d’Istanbul, ce grand raout – qui a rassemblé tout ce que l’opposition compte de protestataires, des petits groupes anarchistes aux mouvements ultranationalistes – a offert un rare moment de légèreté après des jours et des nuits de tensions et d’affrontements avec la police.
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