Friday, May 14, 2021

l’armée israélienne a dit avoir effectué au moins 150 bombardements,

 119 Palestiniens morts depuis lundi, un bilan alourdi par de nombreux raids israéliens cette nuit

Au cours de la nuit de jeudi à vendredi, l’armée israélienne a dit avoir effectué au moins 150 bombardements, visant les tunnels qui permettent aux combattants palestiniens de circuler à travers la bande de Gaza à l’abri des caméras de l’Etat hébreu.

Le Monde

Publié hier à 19h47, mis à jour à 11h09 

Temps deLecture 4 min.

L’armée israélienne a commencé à déployer des chars à la frontière avec Gaza, jeudi 13 mai.

L’armée israélienne a commencé à déployer des chars à la frontière avec Gaza, jeudi 13 mai. EMMANUEL DUNAND / AFP

Des milliers de soldats postés autour de Gaza, des chars massés le long de l’enclave et un déluge de feu nocturne. L’armée israélienne cernait, vendredi 14 mai au matin, l’enclave palestinienne, l’un des théâtres du conflit qui s’est intensifié depuis lundi au Proche-Orient.

L’armée israélienne, qui vise le mouvement islamiste palestinien Hamas, a multiplié, dans la nuit de jeudi à vendredi, les bombardements « pour infliger des dommages sévères aux tunnels » qui permettent aux combattants de circuler à travers la bande de Gaza à l’abri des caméras de l’Etat hébreu, a-t-elle déclaré vendredi. Face aux tirs d’artillerie de chars massés le long de l’enclave sous blocus israélien et ceinte d’une épaisse barrière hypersécurisée, des centaines de Gazaouis ont quitté leur maison, selon des témoins et des journalistes de l’AFP présents sur place.

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En tout, l’armée a dit dans un tweet avoir frappé 150 cibles dans la nuit, auquel répondent des salves de roquettes de la part du Hamas vers des villes israéliennes du Sud comme Sdérot, Ashkelon et Beersheba, dans le désert du Néguev.

Des familles palestiniennes ont quitté leur maison, dans la soirée du 13 mai 2021, pour éviter les frappes dans le nord de la bande de Gaza.

Des familles palestiniennes ont quitté leur maison, dans la soirée du 13 mai 2021, pour éviter les frappes dans le nord de la bande de Gaza. MOHAMMED ABED / AFP

La confusion régnait vendredi quant à la menace d’une intervention terrestre d’Israël à l’intérieur de la bande de Gaza. Dans la nuit, l’armée a d’abord annoncé que des soldats israéliens avaient pénétré dans le territoire. « L’aviation israélienne et des troupes au sol mènent actuellement une attaque dans la bande de Gaza », avait déclaré l’armée dans un bref message. Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), le porte-parole de l’armée israélienne, Jonathan Conricus, avait même confirmé que des soldats israéliens étaient entrés dans l’enclave palestinienne. Mais, deux heures plus tard, l’armée est revenue sur ses propos en évoquant « un problème de communication interne ».

Depuis jeudi matin, des chars et d’autres véhicules blindés sont massés le long de la barrière séparant Israël de l’enclave palestinienne de Gaza, d’où les troupes israéliennes s’étaient retirées unilatéralement en 2005. « Nous sommes prêts et nous continuons à nous préparer à différents scénarios », avait déclaré un peu plus tôt M. Conricus, précisant qu’une invasion terrestre de l’enclave était « l’un des scénarios ».

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Plus de 100 Palestiniens morts à Gaza

Un bâtiment de quinze étages détruit par une frappe aérienne israélienne à Gaza, le 13 mai 2021.

Un bâtiment de quinze étages détruit par une frappe aérienne israélienne à Gaza, le 13 mai 2021. KHALIL HAMRA / AP

Depuis le début lundi de ce nouveau cycle de violences, 119 personnes sont mortes à Gaza, parmi lesquels 31 enfants, et près de 830 personnes ont été blessées, selon le dernier bilan du ministère de la santé palestinien publié vendredi matin.

En Israël, où le bouclier antimissiles Dôme de fer a intercepté environ 90 % des quelque 1 800 roquettes tirées cette semaine depuis Gaza, le bilan est passé à huit morts, avec le décès d’une dame âgée ayant succombé à des blessures infligées en tentant de se rendre dans un abri antibombes, et des centaines de blessés.

Le conflit se double d’une escalade entre Arabes et Juifs dans plusieurs villes mixtes d’Israël, un niveau de violence jamais atteint depuis des décennies selon la police israélienne. Près de 1 000 membres de la police aux frontières ont été appelés en renfort dans ces villes, théâtres d’émeutes depuis mardi avec des heurts et des échanges de coups de feu, et plus de 400 personnes, Juifs et Arabes, ont été arrêtées ces trois derniers jours.

Mercredi soir, le pays accusait le choc provoqué par la diffusion des images du lynchage d’un homme, considéré comme arabe par ses agresseurs, des militants d’extrême droite, près de Tel-Aviv. Jeudi soir, un homme a ouvert le feu à l’arme semi-automatique sur un groupe de Juifs, blessant une personne à Lod, près de Tel-Aviv, selon un témoin et la police qui a fait état dans la soirée d’une synagogue incendiée et de 43 arrestations. « Ce qui se passe depuis ces derniers jours dans les villes d’Israël est insupportable… Rien ne justifie le lynchage d’Arabes par des juifs et rien ne justifie le lynchage de juifs par des Arabes », avait alors déclaré M. Nétanyahou, disant qu’Israël était confronté à un « combat sur deux fronts ». 

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La réunion de l’ONU se tiendra dimanche, Macron « préoccupé »

Face à l’intensification du conflit, une troisième réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, publique cette fois-ci et en présence d’Israël ainsi que des Palestiniens, devait se tenir vendredi. Un porte-parole de la présidence chinoise du Conseil a d’abord déclaré, jeudi soir, qu’elle n’aurait pas lieu, des diplomates affirmant que les Etats-Unis s’y étaient opposés. Un peu plus tard, des diplomates ont finalement annoncé que le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra une réunion virtuelle publique dimanche à 16 heures (heure à Paris).

Les Américains soutiennent la position de leur allié israélien qui refuse une implication de l’ONU et ont réaffirmé le droit d’Israël à se défendre contre les tirs de roquettes du Hamas. En revanche, ils ont également appelé à la désescalade, demandant à l’Etat hébreu de faire « tout son possible pour éviter des victimes civiles ».

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De son côté, le président de la République française, Emmanuel Macron, s’est dit « préoccupé par l’escalade des violences au Proche-Orient » et « déterminé à œuvrer avec l’ensemble des parties pour y mettre un terme au plus vite ».

Dans un communiqué, l’Elysée précise que le président français s’était entretenu avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, lui demandant notamment d’user « de tous les moyens de son influence pour que le calme soit rétabli au plus vite ». M. Macron doit aussi s’entretenir prochainement avec le premier ministre israélien.


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