France - Nations unies - Séance informelle de la plénière consacrée a la célébration du quatre-vingtième anniversaire de la signature de la Charte des Nations unies - Intervention de M. Jérôme Bonnafont, représentant permanent de la France auprès des Nations unies, à l'Assemblée générale (New York, 26/06/2025)
Monsieur le Président,
Lors de la Conférence de San Francisco, Georges Bidault, alors Ministre français des Affaires étrangères, indiquait qu'il fallait "concilier les exigences de l'idéal et les possibilités du réel". 80 ans plus tard, cette même exigence continue d'inspirer l'action de la France à l'ONU.
1. Nous croyons à la permanence des idéaux de la Charte, définis comme les "trois piliers" des Nations unies : assurer la paix et la sécurité internationales, promouvoir les droits de l'Homme et favoriser les conditions d'un développement durable.
La Charte est le socle d'un multilatéralisme ouvert, fondé sur des valeurs universelles et encadré par le droit. Cet ordre international ne se résout pas à traduire les rapports de force, il cherche au contraire à les dépasser.
Cette ambition est au coeur du mandat du Conseil de sécurité ainsi que de la Cour internationale de justice, dont les décisions contribuent au règlement pacifique des différends et à la clarification du droit.
Monsieur le Président,
2. La permanence des idéaux n'a de sens que conjuguée aux évolutions du réel. C'est pourquoi nous soutenons les réformes que les réalités contemporaines appellent.
Cela vaut pour le Conseil de sécurité, qui doit être davantage représentatif : ouvrons-le à de nouveaux pays, y compris parmi les membres permanents. Et engageons cette réforme sans attendre, en déposant un texte. Encadrons aussi le recours au véto, comme le proposent la France et le Mexique avec le soutien de 107 pays, afin de l'écarter en cas d'atrocités de masse.
Prêter attention au réel, c'est aussi aborder des questions qui ne se posaient pas en 1945 - le changement climatique, la biodiversité, la protection des océans, le numérique - avec la même méthode : celle qui fait des Nations unies, comme le dit la Charte, "un centre où s'harmonisent les efforts des nations" et où chaque membre est traité à égalité.
3. C'est donc autant par idéalisme que par réalisme que la France continue de s'investir en faveur d'un multilatéralisme efficace au service des peuples et des Etats. Un multilatéralisme des valeurs et du droit qu'elle est déterminée à soutenir avec ses partenaires et avec toutes les nations de bonne volonté.
Je vous remercie.
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