Tuesday, January 30, 2024

Avrupa Konseyi Başkanı Charles Michel, "dünyayı sarsan üç şok" konusuna dikkat çekti. Union européenne - Intervention de M. Charles Michel, président du Conseil européen, lors du sommet Italie-Afrique - Communiqué de presse du Conseil de l'Union européenne (Rome, 29/01/2024)

 Union européenne - Intervention de M. Charles Michel, président du Conseil européen, lors du sommet Italie-Afrique - Communiqué de presse du Conseil de l'Union européenne (Rome, 29/01/2024)

=Seul le prononcé fait foi=


Je souhaiterais d'abord vous remercier, Madame la Présidente du Conseil, pour cette initiative, pour cette hospitalité et pour votre implication sans faille pour accorder la priorité à la relation non seulement entre l'Italie, mais également entre l'Union européenne et le continent africain. Je salue aussi l'effort sans relâche et l'expérience du ministre Tajani dans ce cadre-là.

Mesdames et Messieurs, notre génération politique, où que nous soyons et d'où que nous venions, est confrontée à trois chocs qui bouleversent le monde, qui bouleversent nos existences et qui ont des implications partout. Le premier choc est un choc avec la nature, un choc qui va être notre environnement. Du reste, la crise de la Covid qui nous a frappés est une des conséquences de cette réalité. Les changements climatiques ne sont pas des inquiétudes théoriques ou virtuelles, ce sont des réalités, avec des sécheresses, avec des angoisses pour l'accès à l'eau et les implications pour la sécurité alimentaire, avec des catastrophes naturelles qui nous frappent et qui mettent en danger la capacité de garantir la stabilité, de garantir la prospérité.

Le deuxième choc auquel nous faisons face, il est technologique. Il est lié à la stratégie numérique, à l'intelligence artificielle, à cette transformation de la réalité économique qui amène les données personnelles à devenir probablement, et de plus en plus demain, le carburant économique au départ duquel l'innovation pourra se déployer et se développer.

Et puis, il y a un troisième choc qui nous frappe partout, sur tous les continents, c'est la tentation de l'acte unilatéral. C'est la tentation de la remise en cause des principes d'un monde fondé sur des règles, avec de l'insécurité, avec des guerres, avec des crises : la crise suite à la guerre déclenchée par la Russie contre l'Ukraine, la tragédie au Proche-Orient avec des drames et des souffrances innommables, les inquiétudes liées à la situation dans la mer Rouge et un fil conducteur, selon nous, Européens, la nécessité non pas de choisir la tentation du "double standard", mais au contraire de se tenir droits et fermes pour défendre partout et en tout temps les mêmes principes et les mêmes valeurs, la loi internationale que nous devons construire, brique après brique, ensemble comme communauté humaine qui partage un destin commun.

Et dans ce monde auquel nous sommes confrontés, il n'y a pas pour nous, Européens, l'ombre d'un doute : c'est la coopération, c'est le respect et c'est la volonté de travailler ensemble qui peuvent être, qui doivent être la solution. En cela, je veux bien sûr saluer cette implication au départ de cette initiative, ce plan Mattei qui s'inscrit, me semble-t-il, très largement dans le même type de logiciel et le même type de paradigme, cher Moussa Faki vous y avez fait référence, ce paradigme qui a conduit à ce sommet, que l'on avait préparé minutieusement ensemble, Africains et Européens, à Bruxelles il y a deux ans, avec des principes fondamentaux et des principes fondateurs qui ont été mis en évidence et que je veux affirmer ici avec solennité: principe d'un partenariat d'égal à égal, mutuellement bénéfique, où chacun apporte sa part avec sincérité, apporte sa contribution, et le libre consentement, la liberté, le libre consentement qui est le pendant de la responsabilité. En deux mots : respect et confiance. Le respect forge la confiance et la confiance forge le respect.

Côté européen, nous entendons bien le message porté par nos amis Africains. Nous souhaitons être dans l'échange, dans l'écoute mutuelle, dans l'écoute des arguments, des regards qui ne sont pas parfois spontanément les mêmes sur une même situation donnée, parce que nous pensons que c'est de la compréhension et de l'écoute des arguments, même quand on ne partage pas spontanément la même opinion, que l'on peut construire ensemble des solutions qui participent de cet esprit de coopération. Un bel exemple a été la crise tragique de la Covid qui a frappé le monde, qui a ébranlé les vies humaines, les économies et au départ de laquelle Union européenne et Union africaine, leaders européens et leaders africains, après avoir constaté des fragilités et des vulnérabilités, ont souhaité se tourner vers l'avenir en mettant en place des stratégies sincères de production de vaccins, de médicaments sur le continent africain, de transfert de technologie, avec cette volonté, pour des projets extrêmement opérationnels, d'apporter des solutions extrêmement concrètes. Je partage évidemment la volonté, le leadership qui ont été exprimés par la présidente Meloni. Ce plan Mattei, qui s'inscrit dans cette philosophie, cette relation que nous espérons avec l'Afrique, repose à la fois sur une méthode avec des principes, on en a chacune et chacun parlé, mais également des projets concrets, pas simplement des discours, mais des actes, et la nécessité d'une évaluation régulière, y compris sur le plan politique, pour voir ce qui a bien fonctionné, ce qui n'a pas bien fonctionné et tenter d'en tirer avec sincérité et respect des enseignements.

Trois points de priorité sont les priorités du continent africain, mais aussi, naturellement, les priorités de l'Union européenne. Cela a été dit : de la sécurité, de la paix, et l'Union européenne est disponible pour tirer les enseignements de ce qui a bien fonctionné dans le passé ou de ce qui n'a pas bien fonctionné et de voir comment on peut apporter notre contribution sur ce sujet qui est fondamental, sécurité et paix.

La prospérité de l'Union africaine a déterminé son objectif de programme de prospérité, mais également de zone de libre-échange continentale. C'est dans ce cadre-là que nous voulons nous insérer et soutenir vos priorités en termes d'infrastructures, en termes de secteurs économiques prioritaires pour répondre aux espoirs et aux besoins des populations africaines. Et puis un troisième point : le souhait partagé de manière responsable, de manière respectueuse d'aborder cette question complexe, multidimensionnelle, que sont la mobilité et la migration. Aborder les causes profondes, bien entendu, et c'est le coeur du sujet pour plus de prospérité, plus de développement, mais aborder aussi les canaux de migration légale, s'engager aussi pour combattre les groupes criminels, comme l'a dit avec beaucoup de verve le ministre Tajani, qui usent et abusent de la misère humaine pour déterminer à la place des responsables politiques qui a le droit ou n'a pas le droit de circuler et avoir accès à un territoire donné. Reprendre le contrôle, reprendre une capacité d'influence, cela doit être notre responsabilité.

Je conclus ces quelques mots en disant à quel point nous sommes absolument déterminés à traiter avec vous, chers amis Africains, à bras le corps, cette question centrale de l'injustice. Il faut nommer les choses telles qu'elles sont sur le plan international, en termes de gouvernance et plus particulièrement de financement du développement. Un seul exemple : la Banque mondiale est aujourd'hui dotée en termes de capitalisation, sept fois moins qu'elle ne l'était au moment de sa création. Cela veut donc dire qu'il y a, d'une part, une nécessité d'engager cette réforme des banques de développement. Je salue la mobilisation de nos amis à la tête du FMI, de la Banque mondiale qui sont très mobilisés, avec l'appui des banques régionales, pour augmenter la puissance de feu. Parce que oui, il faut des capacités financières, oui, il est injuste qu'aujourd'hui les Etats africains, la plupart d'entre eux, parce qu'ils doivent payer le prix d'un risque, d'un risque apprécié, d'un risque estimé, il y a beaucoup de choses à dire par rapport à cela, ça leur coûte beaucoup plus cher d'emprunter, d'avoir accès aux capitaux. Donc, plus de puissance de feu financière, plus de capacité à mobiliser des moyens privés et le secteur privé, et la gouvernance, la sécurité juridique sont des paramètres importants pour cela et plus d'inclusivité. Plus d'inclusivité pour que chacun puisse participer à la légitimité des décisions prises sur le plan international.

Et en cela, nous sommes, c'est vrai, fiers qu'un pas en avant ait pu être franchi il y a quelque temps maintenant, à la demande du Président Macky Sall à l'époque, soutenue par le président Assoumani lorsque l'Union européenne et des Etats membres du G7 ont été les premiers immédiatement, c'était lors des réunions à Berlin, à dire : "oui, nous soutenons, nous sommes déterminés à faire en sorte que l'Union africaine ait toute sa place à l'intérieur du G20". Il y a encore beaucoup de travail et c'est dans cet esprit que nous allons continuer. Nous croyons à l'intelligence collective, nous croyons à la dignité de chaque être humain, nous croyons au respect mutuel, nous croyons que la prospérité, la stabilité, la sécurité doivent être notre destin commun. Merci à vous./.

(Source : site Internet du Conseil de l'Union européenne)

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