Nations unies - Ukraine - Humanitaire - Intervention de M. Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France auprès des Nations unies, au Conseil de sécurité (New York, 31/10/2023)
Monsieur le Président,
Je remercie M. Rajasingham, pour son intervention.
Le bilan de la guerre d'agression lancée par la Russie contre l'Ukraine ne cesse de s'alourdir. Mercredi dernier encore, alors que la Russie menait une attaque à l'Ouest de l'Ukraine, dans la région de Khmelnytskyï, ses frappes ont détruit des dizaines d'habitations, des douzaines d'écoles et d'autres infrastructures civiles.
Alors que l'hiver approche, la Russie cible à nouveau les infrastructures civiles. Diriger intentionnellement des attaques contre des civils qui ne participent pas directement aux hostilités constitue un crime de guerre. Déjà, en 2022, les troupes russes avaient lancé des vagues d'attaques aériennes, ciblant délibérément des infrastructures énergétiques. Du fait de ces destructions passées, les populations sont aujourd'hui encore plus vulnérables.
La commission d'enquête internationale indépendante a dénoncé vendredi dernier, devant ce Conseil, ces attaques indiscriminées contre les civils et contre les infrastructures critiques, et leurs conséquences pour la population.
Sur le territoire ukrainien, près de 17 millions de personnes ont besoin d'une assistance humanitaire. Depuis le début de l'agression russe, les hostilités ont tué et blessé des milliers de civils, forcé des millions de personnes à quitter leur foyer, détruit des emplois et des moyens de subsistance, et laissé de nombreuses personnes en difficulté.
L'agression russe a déjà fait au moins 23.000 victimes civiles, dont plus de mille enfants. Ce nombre ne représente qu'une fraction du bilan réel, dans la mesure où le processus de vérification s'est heurté à d'immenses difficultés, notamment à l'impossibilité d'accéder aux zones placées sous le contrôle militaire de la Russie.
Nous exhortons celle-ci à se conformer au droit international humanitaire, en permettant l'accès des acteurs humanitaires aux populations civiles qui se trouvent dans les territoires qu'elle occupe.
La guerre d'agression russe contre l'Ukraine a eu également des conséquences négatives sur le reste du monde, dont la Russie porte seule l'entière responsabilité. Sa décision unilatérale de mettre un terme à l'initiative céréalière de la mer Noire et ses attaques délibérées contre les installations ukrainiennes de stockage et d'exportation de céréales montrent que la Russie continue d'utiliser l'arme alimentaire, en entraînant une crise mondiale du secteur.
La France reste engagée pour permettre l'exportation des produits agricoles ukrainiens, avec ses partenaires européens, à travers la mise en oeuvre des "voies de solidarité" qui ont permis l'exportation par voies fluviales et terrestres d'au moins 53 millions de tonnes de céréales et autres produits alimentaires. Nous soutenons les efforts des Nations unies pour rétablir un couloir d'exportation sécurisé en mer Noire, à destination des pays vulnérables.
La Russie ne peut parier sur notre lassitude. La Conférence de Londres sur la sécurité alimentaire, qui se tiendra le mois prochain, constituera une nouvelle occasion de le démontrer.
Face à cette agression, la France continuera de se tenir aux côtés de l'Ukraine et de lui apporter tout le soutien humanitaire, économique et militaire dont elle a besoin pour exercer son droit de légitime défense et préserver sa liberté.
Je vous remercie./.
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