Thursday, February 16, 2023

L'Express : Guerre en Ukraine : non, la Russie n’a pas sa place aux JO 2024

 Edito

Guerre en Ukraine : non, la Russie n’a pas sa place aux JO 2024


Il est non seulement naïf mais aussi dangereux de croire que le sport peut rester à l’écart de la politique.

DANS L'HEBDO DU 16 FÉVRIER


La flamme olympique pour les Jeux de Paris débutera au printemps 2024 à Marseille, ont annoncé les organisateurs vendredi 

afp.com/STEPHANE DE SAKUTIN


Par Eric Chol

Publié le 15/02/2023 à 12:00, mis à jour à 12:00

Couverture 3737

Article publié dans l’édition du 16 février


Ainsi, il faudrait laisser la politique en dehors des Jeux. Faire comme si rien ne se passait à Bakhmout, Kharkiv ou Kiev. Oublier les combats acharnés, les bombardements meurtriers. Ne pas se souvenir que le 24 février 2022, Vladimir Poutine a décidé d’envahir un territoire voisin, violant les frontières et le droit international. Au nom du sport, nous explique-t-on, au nom des fameux cinq anneaux enlacés, symboles de l’olympisme, qui garantit la neutralité politique. Tout au plus, concède-t-on, on pourrait demander aux athlètes russes et biélorusses de participer aux JO de 2024 sous une bannière neutre. Comme celle sous laquelle avaient défilé les athlètes russes aux Jeux d’été de Tokyo en 2021 et aux Jeux d’hiver de Pékin l’an dernier, pour cause de dopage.



Le peuple ukrainien mérite mieux que ces contorsions, qui rappellent celles qui avaient agité le gouvernement Blum en juin 1936, mal à l’aise à l’idée d’envoyer des sportifs français aux Jeux olympiques de Berlin, transformés en machine de propagande nazie. Car depuis 1936, on le sait, les JO sont éminemment politiques. Instrumentalisés pendant la guerre froide, de Melbourne en 1956 à Los Angeles en 1984. Vitrines des régimes autoritaires, aux Jeux olympiques de Pékin en 2008 ou à ceux de Sotchi en 2014.


L'Express - 16 Février 2023

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