Selon Washington, la Russie peut attaquer l’Ukraine « à tout moment », des troupes russes sont en Biélorussie
Le ministère de la défense biélorusse a justifié ces manœuvres « impromptues » par le renforcement du dispositif de l’OTAN en Pologne et dans les pays baltes, ainsi que par la situation en Ukraine.
Le Monde avec AFP
Publié aujourd’hui à 12h16, mis à jour à 23h02
Temps deLecture 2 min.
La pression militaire s’accroît dans l’est de l’Europe. La Biélorussie a annoncé, mardi 18 janvier, l’arrivée d’un nombre indéterminé de troupes russes pour des exercices de « préparation au combat » en février.
« Les exercices à venir de préparation opérationnelle et de combat ont lieu du fait de l’aggravation de la situation politico-militaire dans le monde, l’augmentation continue des tensions en Europe, notamment aux frontières ouest et sud de la Biélorussie », a déclaré le ministère de la défense biélorusse.
Il a ajouté qu’il s’agissait de manœuvres « impromptues », mais que leur ampleur – non précisée – ne nécessitait pas d’en notifier les détails, notamment aux voisins de la Biélorussie que sont la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l’Ukraine, aux frontières de laquelle la Russie a déjà massé des dizaines de milliers de soldats, suscitant chez les Occidentaux la crainte d’une invasion.
La Russie peut attaquer l’Ukraine « à tout moment »
« Nous sommes à un stade où la Russie peut lancer à tout moment une attaque en Ukraine », a estimé mardi Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, en parlant d’une « situation extrêmement dangereuse ». « Aucune option n’est exclue » du côté des Etats-Unis pour répondre à une telle attaque, a-t-elle précisé, lorsqu’elle a été interrogée, en particulier sur une exclusion de la Russie du circuit sécurisé de virements bancaires internationaux Swift.
De son côté, Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, rencontrera son homologue russe, Sergueï Lavrov, vendredi à Genève (Suisse) afin de chercher une « porte de sortie diplomatique » à la crise, a annoncé mardi une responsable du département d’Etat. Le secrétaire d’Etat est attendu mercredi à Kiev, il se rendra ensuite à Berlin pour des discussions avec le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne sur l’Ukraine, les Occidentaux ayant prévenu la Russie qu’elle s’exposerait à de graves conséquences en cas d’invasion du territoire ukrainien : « [Si le cas se présentait, en plus de sanctions économiques,] nous fournirons de l’équipement défensif supplémentaire aux Ukrainiens », a précisé la responsable du département d’Etat.
Les Etats-Unis s’inquiètent aussi d’un projet de réforme constitutionnelle en Biélorussie qui permettrait un déploiement d’armes nucléaires russes dans ce pays frontalier de l’Ukraine et de la Pologne, a déclaré à la presse une responsable du département d’Etat américain.
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Objectif : « repousser une agression extérieure »
Image du ministère de la défense biélorusse montrant des militaires russes préparant le déchargement de blindés, en Biélorussie, le 18 janvier 2021.
Image du ministère de la défense biélorusse montrant des militaires russes préparant le déchargement de blindés, en Biélorussie, le 18 janvier 2021. HANDOUT / AFP
Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait annoncé des exercices lundi, sans en préciser les dates. Le même jour, des internautes russes avaient diffusé en nombre des vidéos de trains entiers chargés d’équipements militaires, de blindés et autres véhicules, dans l’ouest de la Russie, se dirigeant vers la frontière.
Le vice-ministre de la défense russe, Alexandre Fomine, a, selon les agences russes, signifié à 98 attachés militaires étrangers en poste à Moscou la tenue de ces manœuvres destinées à « repousser une agression extérieure ». Il a notamment annoncé que deux systèmes sol-air S-400 et douze chasseurs Su-35 seraient déployés.
Les exercices se déroulent en deux étapes : la première, d’ici au 9 février, implique le déploiement des troupes russes et biélorusses vers les « zones menacées », la sécurisation d’infrastructures étatiques et militaires, et la protection de l’espace aérien. Puis, du 10 au 20 février, les manœuvres à proprement parler, baptisées « Détermination de l’union 2022 », doivent avoir lieu sur plusieurs bases militaires en Biélorussie.
L’annonce de ces exercices survient alors que Russes et Américains doivent se prononcer quant à la suite à donner à leurs efforts diplomatiques, après une série de pourparlers qui n’a pas permis de désamorcer le risque de nouveau conflit en Ukraine.
Le Monde
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