Guerre en Ukraine : "Poutine n'écoute personne, hormis le puissant Patrouchev"
Le maître du Kremlin s'est coupé de son entourage, explique l'ex-correspondante à Moscou du "Financial Times" Catherine Belton, qui publie ces jours-ci "Les hommes de Poutine".
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Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité russe et éminence grise de Vladimir Poutine, le 26 mai 2015, à Moscou.
AFP
Par Axel Gyldén
Publié le 07/08/2022 à 17:00, mis à jour à 17:29
Ancienne correspondante du Financial Times à Moscou, Catherine Belton, aujourd'hui journaliste au Washington Post, publie Les hommes de Poutine (Talent éditions). Elle y raconte comment l'ancien colonel du KGB s'est emparé de la Russie avant de s'attaquer à l'Ouest. Six mois après le début de "sa" guerre en Ukraine, elle décrit un homme isolé qui ne s'appuie plus que sur un seul conseiller : l'archi conservateur et très redouté Nikolaï Patrouchev, qui a lui a succédé à la tête des services de renseignements du FSB pendant près de neuf ans.
L'Express : Qui sont les "hommes du président" ?
Catherine Belton : Le principal conseiller de Poutine, c'est Poutine lui-même, auquel il faut ajouter Nikolaï Patrouchev, ancien patron du FSB [NDLR : successeur du KGB], jusqu'en 2008, et, depuis lors, puissant secrétaire du Conseil de sécurité de Russie - principal organe consultatif du Kremlin. Ce dernier prend des positions affirmées sur tous les sujets. Il est le seul à exercer une influence sur Poutine. Lors de la fameuse réunion du Conseil de sécurité, en février dernier, [NDLR Poutine avait humilié publiquement le patron du service de renseignement extérieur Sergueï Narychkine], Patrouchev était le seul à afficher une certaine assurance.
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Mieux, tandis qu'il parlait, Poutine semblait un peu en retrait. Patrouchev est vraiment son éminence grise. C'est lui qui l'a convaincu que les Etats-Unis utilisaient l'Ukraine afin d'affaiblir la Russie. Avant la guerre, il lui a conseillé de continuer à discuter avec Joe Biden tout en lui expliquant que, de toute façon, Washington était résolu à pousser l'Ukraine vers la confrontation. Comme Poutine, ce partisan de la ligne dure réécrit l'histoire et vit dans une paranoïa, laquelle ne fait que s'accentuer à mesure que leur pouvoir perdure.
L'Express
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